Ce numéro d'Europe invite à redécouvrir un poète majeur du XXe siècle
dont l'oeuvre, en France, a étrangement sombré dans l'oubli.
Faire resurgir la figure d'Yvan Goll (1891-1950) dans le paysage littéraire,
c'est modifier sensiblement la vision d'ensemble qu'on en avait jusqu'à présent.
Se souvient-on qu'après avoir été expressionniste à Berlin, Yvan Goll
fit paraître à Paris la revue Surréalisme, au moment même où André Breton
s'apprêtait à publier son premier Manifeste ? Sait-on qu'il a été
une sorte de plaque tournante de la modernité artistique
à l'échelle internationale, entretenant des liens avec les avant-gardes
en Russie, en Hongrie, en Tchécoslovaquie, dans les Balkans
et jusqu'en Amérique latine ? Sait-on qu'il a été l'ami de quelques-uns
des plus grands peintres et plasticiens du XXe siècle et que ses livres
ont été illustrés par Fernand Léger, Miró, Chagall, Victor Brauner,
George Grosz, Picasso, Zao Wou-Ki et d'autres encore ?
Se souvient-on du rôle qu'il a joué aux États-Unis où il s'exila
en août 1939, devant l'imminence de la guerre ?
Le temps est venu d'exhumer l'oeuvre d'Yvan Goll, romancier,
auteur pour le théâtre et poète admirable qui fut estimé en son temps
par un Joyce, un Rilke, un Paul Celan. C'est ce à quoi engage ce numéro
d'un très grand intérêt et qui servira durablement de référence.
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