En dépit d'une identité protéiforme et d'un statut d'agent double que
conforte la duplicité de son appartenance grammaticale (substantif/adjectif)
l'extrême est indissociable du débordement.
Spatial, il obéit à un élan centrifuge pour se confiner dans la marge, dans
cette extrémité définie comme l'exact contrepoint de la centralité : il se fait
alors frontière, limite, allant jusqu'à se donner, parfois, des airs de «bout du
monde».
Temporel, il dit l'émergence et la chute, l'instant ultime du basculement dans
un autre jour, dans un autre monde. De l'aurore au crépuscule, du premier
vagissement au dernier soupir, il est ce presque rien qui hésite entre le plein
et le vide, entre l'être et le néant...
Mais l'extrême, c'est aussi l'excès, toutes les formes d'excès, tout ce qui
s'éloigne de cette «mediocritas aurea» vantée par le poète : violence et
déviance des comportements humains, immensité d'un espace voué moins
à libérer qu'à dérouter, implacabilité d'un climat «in-tempéré», tous ces traits
composent une «parade sauvage» dont, à l'image de Rimbaud, les écrivains
québécois et canadiens-anglais semblent détenir la clef.
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