«Le taxi ahanait sur la route entre deux étendues qui miroitaient sous
le soleil. Des aigrettes blanches, les pattes enfoncées dans la vase,
semblaient pêcher des fragments de lumière. Au bout, loin par-delà la
surface argentée des marais salants, le bleu de l'espace s'incurvait,
confondu avec la ligne extrême de l'eau.
Ils approchaient de Mahabalipura...
Elle regagna le compartiment vide dont elle baissa les vitres, laissant
entrer pêle-mêle l'odeur de l'Inde, les cris des tambis et les nuées de
moustiques affamés de sang frais. Des ammas en sari bleu
papotaient, assises à même le sol constellé de crachats de bétel. Un
singe courait sur le quai, la taille ceinte d'une corde que tenait un
gamin en loques.
Éve alla se poser sur la banquette et ferma doucement les yeux après
un dernier regard à sa montre. Le train ne s'ébranlerait que dans
1 h 44, mais cela n'avait plus la moindre importance.
Le voyage avait déjà commencé».
Marie Pontacq : «Nilgiris express»
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