Vies de percepteurs

Dans ces fragments autobiographiques, commentés dans leur contexte historique de 1918 à 1993, des hommes et des femmes se remémorent leur enfance puis le temps où, jeunes auxiliaires pour la plupart, ils ont franchi le seuil de la perception. Devenus à leur tour percepteurs, ils ont découvert, avec un mélange de fierté et d'appréhension, leur premier poste comptable. A l'aide d'anecdotes drôles ou caustiques, ils évoquent le service du public à leurs guichets qui a fait d'eux, par sa variété, les représentants du ministère des Finances à l'échelle du canton. Ils racontent l'essor des finances communales dont ils furent, en leur qualité de receveurs municipaux, des acteurs essentiels. Avec les contribuables, ils ont entretenu des relations à la fois rudes et conciliantes. Avec les maires et les municipalités, les populations et les fonctionnaires, ils ont tissé les liens d'une sociabilité locale.

Tout au long de ces récits de vie, apparaissent la vie quotidienne au bureau, «où se jouent toutes sortes de drames et de comédies», le «rituel» des méthodes de travail, à une époque où l'informatique n'avait pas entièrement pénétré les services, et le fardeau de la responsabilité personnelle et pécuniaire du percepteur. Grâce aux auteurs - plus de 8 000 pages collectées lors du concours «Mémoire du Trésor public» - il est possible de découvrir un personnage clé de notre administration financière et pourtant largement méconnu.