L'engagement de la Grande-Bretagne aux côtés de l'« hyperpuissance » américaine dans le conflit en Irak, à partir de 2003, et la frilosité britannique à l'égard des questions « européennes » continuent de structurer sa politique extérieure. Ces deux traits - l'absence revendiquée d'un « esprit communautaire », le réflexe de la solidarité anglo-saxonne - font de la Grande-Bretagne un pays « à part », à la fois insulaire, replié sur lui-même, et résolument tourné vers le « grand large » atlantique.
Le paradoxe, cependant, n'est qu'apparent. Peu « européen », le Royaume-Uni n'est pourtant pas étranger au changement ou à la modernisation. La stabilité et la longévité de ses institutions ne doivent pas masquer les évolutions parfois radicales qui jalonnent son histoire : ce radicalisme britannique s'est périodiquement montré capable de modifier de fond en comble les structures et les relations politiques, économiques ou sociales du pays. Ce n'est donc pas la capacité britannique à changer de société qui fait défaut et on aurait tort de sous-estimer l'importance de cette capacité à se renouveler. Pourtant, et de manière remarquable, il persiste une certaine idée de la nation et une conviction quant à son rôle, sa mission.
L'objectif de cet ouvrage est double. D'une part, il se propose de fournir au lecteur un aperçu des grands domaines d'action de la politique extérieure britannique actuelle ; d'autre part, d'en mesurer les éléments de continuité depuis le règne de Victoria.
Trevor Harris est maître de conférences à l'Université François-Rabelais de Tours, où il enseigne la civilisation britannique. Il est spécialiste de l'histoire politique et intellectuelle de la Grande-Bretagne contemporaine.
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