Hegel, dans son Histoire de la philosophie, écrit : «Spinoza est un point
crucial dans la philosophie moderne. L'alternative est : Spinoza ou pas
de philosophie... La pensée doit absolument s'élever au niveau du
spinozisme avant de monter plus haut encore. Voulez-vous être philosophes ?
Commencez par être spinozistes ; vous ne pouvez rien sans cela».
Voici, quelques dizaines d'années plus tard, ce que dira Frédéric Nietzsche
dans une lettre à son ami Franz Overbeck, datée du 30 juillet 1881 :
«Je suis étonné, ravi ! J'ai un précurseur et quel précurseur ! Je ne connaissais
presque pas Spinoza. Que je me sois senti attiré par lui en ce moment relève
d'un «acte instinctif». Ce n'est pas seulement que sa tendance globale soit la
même que la mienne : ... ce penseur, le plus anormal et le plus solitaire qui
soit, m'est vraiment très proche».
De son côté, Freud disait : «J'avoue volontiers ma dépendance à l'égard
des enseignements de Spinoza». Et Bergson ajoutera : «On pourrait dire
que tout philosophe a deux philosophies : la sienne, et celle de Spinoza».
Quant à Gilles Deleuze, il nommait Spinoza «le prince des philosophes».
Ajoutons qu'en 2003, au moment de la déplorable intervention militaire américaine
en Irak, Philippe Granarolo disait que l'on ferait bien mieux de traduire
le Traité théologico-politique de Spinoza et d'utiliser l'aviation pour faire
parachuter ces traductions dans toute la région. Elles prendraient le problème
à la racine et seraient beaucoup plus utiles, beaucoup plus puissantes, et beaucoup
plus pertinentes que des bombes.
Le lecteur trouvera, dans ce livre de la collection Une Histoire des philosophes
par le théâtre, quelques-unes des scènes marquantes de la vie du
philosophe qui, le premier, devant le fait de la pluralité des religions, a
clairement énoncé ce que devrait être, pour l'État, le principe de ce que nous
nommons aujourd'hui, la laïcité.
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