Cet ouvrage retrace un modèle de patrimonialisation
de la mémoire de l'esclavage. Il retrace l'histoire de la
montagne du Morne Brabant connue pour avoir servi de
refuge aux esclaves marrons durant l'histoire coloniale
mauricienne et montre avec précision comment ce rocher immense surplombant l'océan Indien, a été inscrit au Patrimoine
mondial de l'UNESCO en juillet 2008. En une décennie, il s'est
imposé comme un lieu culturel et politique incontournable,
passant de l'anonymat à une reconnaissance internationale.
Cet ouvrage pose des questions qui traversent toutes les sociétés confrontées à la mémoire de l'esclavage. A travers une enquête précise et détaillée, l'auteure analyse comment des lieux
peuvent devenir des « ressources » identitaires ? Quelle est la
place réelle de la mémoire de l'esclavage dans ce processus ?
Comment la patrimonialisation de cette mémoire a pu s'imposer
dans la société mauricienne, segmentée selon les origines
culturelles? Quels sont les limites et les problèmes engendrés
par l'attribution du label de Patrimoine mondial de l'UNESCO à
ce « lieu de mémoire » ?
Le destin du Morne souligne toute la complexité, pour les Créoles
mauriciens, d'avoir « l'esclavage en héritage ». Il révèle les résistances et les tabous vis-à-vis de cette histoire et montre les
mécanismes qui produisent, parfois, une écriture mythifiée des
origines.
Autant de questions qui s'adressent à l'ensemble des sociétés
qui sont confrontées à leur mémoire et pour lesquelles le cas de
l'Ile Maurice est un exemple emblématique.
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