«Dès le début de mon analyse, un mot s'était imposé à moi
avant même que je ne songe à écrire : "L'Insu". Un ami
prêtre écrivain devant qui j'évoquais un jour ce mot me
dit d'entrée de jeu : "Ça ferait un très beau titre." Aujourd'hui, je
relie cette parole à celle prononcée par mon ami psychanalyste à
propos du récit de mon rêve sur le livre introuvable de mon enfance,
qui m'avait valu d'entendre : "C'est un très beau rêve".»
Cet extrait de L'Insu pourrait suffire à définir d'un trait l'horizon de
ce livre surgi au point de capiton d'une cure lacanienne. Mais il faut
être plus précis.
La traversée de l'insu que nous propose M. Esperre transporte successivement
son lecteur dans une «Autre scène» où se croisent les
vivants et les dieux, la scène familiale avec le théâtre biblique. Par
la grâce d'un transfert, panser ses maux se dialectise avec penser
ses mots, la moindre des surprises n'étant pas que cette cure dont
M. Esperre nous livre le récit ait permis un «retour d'écriture» :
un écrit laissé naguère en plan est repris allègrement en guise de finale
d'une longue partition qui n'aura pas laissé indemne la «bonne
soeur» devenue analysante. «Si tout a commencé par le récit d'un
rêve, celui du livre introuvable de mon enfance, pourquoi ce retour
d'écriture sur Edith Stein au bout de quinze années d'analyse ? Quel
rapport avec ce rêve inaugural ?» La réponse n'était assurément pas
écrite d'avance.
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