L'histoire commune de la France et de l'Indochine a donné naissance à une abondante littérature, aujourd'hui méconnue faute de repères. Ce constat est à l'origine du présent ouvrage, qui s'intéresse à la représentation littéraire de l'Indochine, à ses témoignages et à ses mythes. Quelle image de l'Indochine se constitue à travers les livres ? Et que signifie-t-elle ?
Cette étude porte sur la période où l'idée impériale s'épanouit avec l'Exposition coloniale de 1931, est remise en cause par les crises des années trente, et se prolonge jusqu'à la fin de la présence française.
Elle situe d'abord la littérature coloniale dans son évolution entre idéologie, exotisme et connaissance de la réalité asiatique, avant d'examiner le reflet des crises des années trente dans la littérature d'enquête et de protestation. Elle s'attache ensuite aux relations amoureuses entre Blancs et Jaunes, au mythe du décivilisé, et au drame métis, révélateurs de représentations croisées issues du contact des races et des cultures. Elle examine enfin le crépuscule colonial à travers l'oeuvre de Jean Hougron.
La représentation littéraire de l'Indochine pose la question toujours actuelle de l'Autre, dans le cadre des relations entre les cultures de l'Europe et de l'Asie. Deux mouvements s'affrontent : l'exotisme et l'altérité. Le premier caractérise le regard occidental devant une réalité étrangère qui surprend et fait rêver, le second exprime un mouvement vers l'Autre qui le reconnaît pour tel. L'exotisme organise la contemplation d'un spectacle, l'altérité admet une différence qu'elle tente de comprendre. La tension entre ces deux mouvements traverse la littérature inspirée par l'Indochine.
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