Cet ouvrage contient les actes des 5° rencontres de procédure civile organisées en
la Grand'Chambre de la Cour de cassation, le 5 décembre 2014, par la deuxième
chambre civile de la Cour de cassation et le département de Recherche sur la Justice
et le Procès de l'Institut Juridique de la Sorbonne (École de droit de la Sorbonne,
Paris 1).
Le procès est-il toujours la chose des parties ? Cette idée de propriété du procès par
les parties remonterait, selon le processualiste autrichien Franz Klein, à la procédure
romano-canonique. Le juge étant un clerc qui n'était pas supérieur aux parties
- elles-mêmes des clercs - il est apparu que les termes du procès ne pouvaient pas
être à la disposition du juge. L'expression a cependant évolué en pratique.
Il s'agit, dans la première partie, de s'interroger sur le sens de cette formule au regard
de la jurisprudence récente et d'un point de vue théorique. Dans la seconde
partie, il s'agira de se placer d'un point de vue pratique et stratégique. Est-ce que les
parties ont des marges de manoeuvre dans le procès, des choix à faire ? Est-ce que
les juges ont eux aussi des stratégies ?
Il semble bien qu'il y a ait une évolution : une certaine rigidité se fait jour dans les
textes et les pratiques. L'année dernière nous avions dégagé (v. Actes des 4èmes rencontres
de procédure civile) l'existence potentielle d'une procédure qui n'est plus ni
écrite ni orale, mais qui emprunterait aux deux. Il s'agirait d'une procédure numérique
dans laquelle ce qui prime n'est plus ni l'oral, ni l'écrit mais le point le pixel,
la décomposition du procès en élément délimité, précis, analytique, conduisant à
la rigueur du délai, la structuration des écritures et une meilleure délimitation des
points litigieux. La possession du procès par les parties ne proviendrait pas dès lors
seulement de la pression managériale pesant sur les juges, mais d'un véritable changement
de procédure en cours.
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