Gens de la parole, les Santal, l'un des groupes adivasi (tribaux)
dominants de l'Inde, vivant au Jharkhand, utilisent le symbolisme
langagier des situations quotidiennes pour interpréter les signes cachés
par les divinités à l'intention des humains. Leur art oratoire quotidien
s'oppose aux invocations réservées aux prêtres-devins, lesquels
pratiquent également une forme d'écriture rituelle. Au XIXe siècle,
au contact des missionnaires scandinaves, les Santal «entrent en
écriture» une première fois. Ils se l'approprient comme une magie
pour tenter d'échapper tant à l'influence des chrétiens qu'à celle des
hindous. Dans les années trente, un prophète, Ragunath Murmu,
réussit à diffuser une écriture propre aux Santal, l'ol chiki, que lui
auraient révélée les divinités.
Le passage de l'oral à l'écrit a contribué à rendre les Santal
conscients de leur culture et favorisé la revalorisation des savoirs
indigènes. Surtout, les processus d'entrée en écriture ont permis aux
Santal de s'affirmer comme les sujets de leur propre histoire et de
renforcer leur identité dans l'Inde d'aujourd'hui.
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