Une plongée romanesque au cœur de la banalité du mal (celle d’êtres renfermés sur eux-mêmes, indifférents à ce qui est étranger, violents) avec ce texte bref, dense, sans concession. Un huis-clos dérangeant.
Je ne l’avais pas imaginé comme ça, ce coin de l’Indiana. Avec son bar local réservé aux Blancs. Ses commerces et ses églises pareils à des blocs de Lego. Ses intervalles de champs de maïs et de champs de soja. Ses espaces boisés clairsemés. Ses poteaux électriques. Ses bordures de route sans promeneurs. Pas de sentier. Aucun arrêt de bus à proximité. Impression d’avoir été arrachée à la frénésie des capitales. À la liberté. À l’illimité.
Les préjugés de race, l’isolement et la chute : tels sont les principaux thèmes exposés dans cette brève fiction dont le cadre est la banlieue d’Indianapolis, où un milliardaire américain a fait construire la réplique d’un château français… Là, Ethel y commence un travail. Mais tout s’enchaîne de plus en plus mal. Prise dans la tourmente, elle tente néanmoins de se protéger des autres protagonistes, frappés par l’un des plus grands maux de l’époque : le déni.
Raphaële Eschenbrenner est l’auteur de plusieurs romans, dont Exil à Spanish Harlem, qui fut salué par Gérard Guégan : « Aucune nostalgie là-dedans. Que du vrai, du vif, de l’actuel, de l’émotion à jet continu. Cela s’appelle le talent. »
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