Métropole de Moyenne-Égypte, Antinoé / Antinoopolis, qui suscite dans la
mémoire collective bien des mirages comme ceux de «mémorial» dédié
par l'empereur Hadrien à Antinoüs ou d'épicentre d'une «Thébaïde»
peuplée d'ermites, reste aujourd'hui encore très méconnue, voire mystérieuse.
Entreprises à l'initiative d'Émile Guimet, riche mécène lyonnais alors en quête
de documents isiaques pour son musée consacré à l'histoire des religions, les
fouilles menées dès la fin du XIXe par Albert Gayet dans les nécropoles de l'antique
cité n'en ont offert qu'une vision déformée. Sont en cause les partis pris lors
de l'exploration, résultant d'une archéologie de commande, tout comme le
dépeçage des mobiliers funéraires aux quatre coins de la France, sinon dans les
collections étrangères. Enfin, des destructions massives, principalement lors des
deux dernières guerres, ont abouti à l'ultime naufrage d'Antinoé dans les musées.
C'est ici la véritable image de la cité, romaine puis byzantine, et surtout le
portrait de ses habitants que l'auteur a tenté de restaurer et de restituer,
à l'aune de l'histoire du site d'abord, de la documentation ensuite, inédite
et recouvrant presque une vingtaine d'années d'exploitation, en retenant
tous les témoignages et critères objectifs pour aboutir à une synthèse.
À travers la description méthodique, tantôt pittoresque, tantôt laborieuse,
de ses multiples facettes, Antinoé se laisse progressivement redécouvrir, de
même que le concept «d'art copte» qui y trouva amplement son origine.
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