Quelques livres ont marqué de leur empreinte l'histoire littéraire de
Bordeaux. Avec La Maison au bord du fleuve, Jean Balde, de son vrai
nom Jeanne Alleman (1885-1938), auteure célébrée en son temps,
a tracé le dessin d'une ville composite et colorée, au tournant d'un
siècle qui la vit définitivement changer.
Sous la plume de la Colette girondine - seule femme écrivain
associée à la célèbre « génération perdue » -, le Port de la Lune
paraît réenchanté. La grâce des silhouettes convoquées, les portraits
qui « émerveillent », comme le souligne Jean-Marie Planes dans son
émouvante préface, l'évocation touchante du temps enfui, tout se
conjugue dans ces pages pour faire renaître une cité et ses heureux
fantômes.
En ethnographe enjouée et complice, avec tact et ce style admirable
qu'on ne se lasse pas de redécouvrir, Jean Balde ressuscite un
Bordeaux mondain et une Gironde laborieuse, des négociants du
Pavé des Chartrons aux vignerons des coteaux.
Confessant aussi un passé douloureux, racontant l'ultime maison
loin de la ville aimée, elle se fait chroniqueuse d'un milieu social
et portraitiste hors pair.
Généreux, poignant, ce récit est un livre unique, qui donne les clefs
d'une cité au charme suranné et néanmoins prégnant, qu'on
ne cesse de redécouvrir. Pour qui aime Bordeaux et son pays,
il est indispensable.
Cette nouvelle édition de La Maison au bord du fleuve est
accompagnée de deux autres textes de Jean Balde, inédits en
volume : « Au pays girondin » et « Une enfance de Rosa Bonheur ».
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