Au Chiapas, l'Université de la terre offre à tous (sans diplôme ni certificat)
un apprentissage gratuit des métiers et occupations les plus divers (cuisine,
métallurgie, travail du bois, musique, informatique, fabrication de chaussures,
initiation artistique, peinture, sculpture...). La seule condition est
d'avoir le désir de s'instruire et d'aller ensuite dispenser ses connaissances
dans les villes et les villages. Une éducation pratiquée sur de telles bases
n'est-elle pas la meilleure façon d'un finir avec la culture de marché,
l'anti-culture, la contre-culture et autres idées qui, séparées de la vie, ne
sont que des cadavres ?
Raoul Vaneigem
(Extrait de la préface)
En matière culturelle, les mécanismes produisant la notoriété ou le contraire
de celle-ci (l'indifférence, l'évitement, la mise au ban, l'occultation) sont
aux mains des instances légitimatrices : leaders d'opinion (grands journalistes,
professeurs d'université, personnalités médiatiques, prescripteurs de
tendance, experts en expertise, archiprêtres savants, curateurs graves,
commissaires intransigeants et autres séduisants commissaires-priseurs),
leaders politiques (ceux qui subventionnent grassement tel projet culturel
et aucunement tel autre), banquiers aussi cultivés qu'intéressés, leaders
du marché de l'art et du monde de la publicité.
Vincent Van Gogh en savait quelque chose.
Andy Warhol aussi.
La vraie question de la culture, ce n'est pas d'être initié aux mystères
permettant d'admirer béatement tel ou tel objet de culture, c'est d'acquérir
la connaissance critique des rouages intimes qui font et défont la
valeur de cet objet.
Ainsi est-il question ici d'éducation citoyenne, d'éducation à la pensée
critique, d'éducation populaire et non populiste, de culture au sens propre
et non d'exploitation politique, économique, spectaculaire des traces
de culture.
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