«La fanfare, c'est physique. On joue sans compter, debout sur ses
deux pattes à se faire bousculer par un public joyeux ou indifférent.
Sous un soleil brûlant, ou dans le froid. On joue à n'en plus pouvoir,
parfois à se faire éclater la peau des lèvres. Alors il y a des couacs.
La fanfare des Beaux-Arts ne redoute pas les fausses notes. C'est le
propre du genre, c'est inévitable. L'excès fait sa beauté.»
La fanfare des Beaux-Arts est née après-guerre entre le boulevard
Saint-Germain et la Seine, dans les ateliers d'architecture de l'École.
Comment ? Pourquoi ?
Pour raconter cette histoire, nous avons rencontré de nombreux
anciens élèves, des messieurs, architectes, musiciens amateurs
souvent de talent, et pétris de drôlerie.
Le fonctionnement des ateliers, cette sorte de "phalanstère" où
ordre et liberté se mêlent avec pas mal de bizarreries, a certainement
permis l'éclosion de cette musique qui aimait à se moquer de ses
sources.
En 1968, c'est la débandade. Mais les fanfares ont du caractère.
Elles vont aller s'ébaudir dans la rue et, au fil des années, renouveler
le genre.
Reste que ces architectes, ces artistes ont, sur un mode potache
et sans le vouloir, créé un genre musical à part entière, populaire et
bien vivant.
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