On les croise sur le front espagnol ou déportés dans l'Oural,
les armes à la main durant la Révolution allemande ou bien
au fond des geôles sud-américaines ; on les aperçoit, déserteurs
ou clandestins, dans les forêts de l'Italie mussolinienne ou
résistant contre l'occupant allemand ; on ne sait pourtant comment
les nommer : anarchistes, libertaires, nietzschéens ? Tout
cela à la fois. Quelque part entre un drapeau noir et Ainsi parlait
Zarathoustra. Leurs noms ? Emma Goldman, Gustav Landauer,
Biófilo Panclasta, Renzo Novatore, Victor Serge ou encore, parmi
tant d'autres, Albert Camus... Ces héritiers ont l'hommage cavalier
: leur fidélité est au prix du pas de côté. Militants, poètes ou
penseurs engagés, d'une manière ou d'une autre, dans les milieux
libertaires et révolutionnaires, ils n'hésitèrent pas à s'inspirer de
l'oeuvre laissée par le philosophe prussien pour bâtir leurs projets
d'émancipation - et l'on sait le mépris que Nietzsche vouait
aux socialistes en général et aux anarchistes en particulier... Cet
essai interroge ce compagnonnage méconnu.
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