Il y a juste soixante ans, j'avais vingt trois
ans, quand, muni des diplômes d'ingénieur
agronome (INA Paris), d'ingénieur
du génie rural et d'ingénieur frigoriste
(IFFI), je suis entré en froid, comme d'autres
entrent en religion.
J'ai, en effet, été envoyé "d'office et dans
l'interêt du service" par le directeur général
du génie rural et de l'hydraulique agricole,
à la Station du Froid du CNRS, à
Meudon, pour y préparer et soutenir une thèse. Une telle décision
aujourd'hui n'aurait rien de surprenant, quand toute formation
longue conduit souvent à un doctorat. A l'époque, la recherche
n'attirait pas particulièrement les élèves des grandes écoles
d'ingénieurs. Aussi, sans la considérer comme une sanction, je
n'avais pas accueilli avec enthousiasme cette affectation au
CNRS. Je gardais un souvenir mitigé des séances de travaux pratiques.
Je ne me connaissais pas une aptitude de chercheur pas
plus que de frigoriste et, pourtant, j'ai su plus tard que je devais
cette désignation à un mémoire sur la théorie de la veine carrée
qui se transforme en étoile.
En un mot, je n'avais pas la foi.
Ma première année à la Station du Froid a été une année d'apprentissage,
car le CNRS manquait terriblement de moyens
financiers, mais, grâce à mes maîtres de thèse, je suis devenu
assez rapidement un homme du froid... que je suis, encore
aujourd'hui !
André Gac
Novembre 2007
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