(suite de la page 1) à exhaler dans les tuyaux.
Les ajustements n'étaient pas fameux : cela
produisit des vagissements qui résonnèrent
lugubrement jusqu'au palier du deuxième où
s'assemblait une foule en alerte. Le primate
curieux s'octroya cependant le loisir de tripoter
le machin démantibulé.
Ce qu'un détective lui avait enseigné à
propos de mécanique lui revint en mémoire.
L'orang-outang tira l'automate de la cheminée
avec précaution. Jouant des ongles avec
minutie, il emboîta pignons et roues crantées,
ajusta les taquets, tendit les ressorts. En
un instant la mécanique fut pour ainsi dire
remise en état - mais pas le temps de fignoler.
- C'est pourtant amusant. Qu'est-ce que
j'étais en train de faire ? Ah oui, la fille.
Il fourra la fille l'Espanaye dans la cheminée.
Elle s'y tint enfin (c'est ainsi qu'on la
trouvera). Il saisit son jouet et fila par la fenêtre
- celle au clou brisé - qui se referma derrière
lui. Il n'était pas peu fier.
Il finit tranquillement de rafistoler l'automate
sous un platane de la place Saint-Roch.
La machine recouvra ses entières facultés.
Au singe, elle dit se nommer Auguste
Dupin, et lui demanda de la déposer devant
la porte d'un ami écrivain, lequel fut abusé
par le récit que lui délivra l'automate sans
mention de ce qui précède et publia en toute
honnêteté l'affaire de la Rue Morgue telle que
vous la connaissez.
Dès lors, si les histoires de ce Dupin vous
laissent un arrière-goût de roublardise mécanique,
vous pourrez toujours consulter les
Archives du détective Hebna Calde, riches
en précieux conseils concernant l'éducation à
donner aux Grands Singes.
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