Charles-Louis Philippe (1874-1909) débuta en littérature
par des poèmes d'inspiration symboliste, publia
deux livres de nouvelles, Quatre histoires de pauvre amour
(1897), La bonne Madeleine et la pauvre Marie (1898), puis
un court roman autobiographique La Mère et l'Enfant
(1900). Son livre suivant, Bubu de Montparnasse (1901),
roman de la prostitution, connut un succès d'estime et de
scandale, et établit sa réputation d'écrivain. Trois autres
romans suivirent : Le Père Perdrix (1902), Marie Donadieu
(1904) et Croquignole (1906), tous pressentis pour le Prix
Goncourt. En 1908 il fournira des contes au quotidien
Le Matin qui seront rassemblés après sa mort en deux
volumes, Dans la petite ville (1910) et Contes du Matin
(1916). Parallèlement, il donna à l'Ermitage et à la Revue
Blanche en 1901-1902, puis au Canard Sauvage en 1903, la
quarantaine de textes repris ici dont la plupart portent sur
des faits divers, crimes crapuleux, assassinats politiques,
drames de la misère ou de la folie, événements marquants
ou faits de société. S'y mêlent cependant des fragments
de roman et quelques textes qui auraient pu figurer dans
les recueils de contes. Mais ici, peut-être plus qu'ailleurs,
Philippe se place du côté des personnages centraux de ses
récits qui sont le plus souvent des coupables que la justice
condamne. Il essaye de les comprendre, d'expliquer leur
dérive, voire de la justifier dans la logique implacable d'un
monde qui détermina tant leur destin tragique que celui
de leurs victimes. Il n'est pas indifférent de noter que les
périodiques qui publièrent ces textes étaient marqués par
la pensée anarchiste alors florissante
dans les milieux intellectuels - et
très active sur le terrain, comme le
démontrèrent nombre d'attentats
accomplis en son nom à la charnière
affolée des deux siècles, XIXe et XXe.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.