Les conversions au christianisme dans l'Algérie coloniale
ont été un phénomène peu connu et surtout peu étudié par
les sciences sociales. Des musulmans qui se convertissent
au christianisme dans le cadre de la colonisation française
ont surtout fait l'objet de représentations excessives liées
à la trahison et à l'infamie. Des représentations qui
perdurent jusqu'à aujourd'hui. Les convertis, qui sont a
fortiori berbères, sont encore plus encombrants pour la
mémoire collective aussi bien française qu'algérienne. Car
ils sont considérés comme la combinaison pesante de la
politique d'assimilation coloniale et de l'idéologie du
mythe berbère.
La Kabylie a été, en effet, la région d'expérimentation
d'une politique d'évangélisation qui a commencé dans les
années 1870 à l'initiative de Charles de Lavigerie,
archevêque d'Alger depuis 1867. Convaincu de l'ancienneté
des racines chrétiennes en milieu berbère, il mena une
action missionnaire dans la Kabylie montagneuse
considérée, selon lui, comme le Liban d'Afrique.
Dans une démarche qui associe l'exploitation
archivistique et l'enquête anthropologique, l'auteur va à la
rencontre des multiples faits historiques et sociologiques
qui ont participé à ces glissements confessionnels dans la
Kabylie de la fin du XIXe siècle. Cet ouvrage s'attache à
restituer une réalité historique malmenée par des
représentations passionnelles liées à la colonisation et à
la guerre d'Algérie.
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