«Folie» et «fascisme» sont certainement parmi les termes les plus
fréquemment mentionnés lorsqu'il est question de Louis-Ferdinand Céline.
Significativement, la folie se présente en thème structurant de l'oeuvre, qui
elle-même ne laisse subsister aucun doute sur l'engagement politique de
l'homme. Appliquée à l'écrivain, la notion de folie ne désigne pas nécessairement
une maladie ou une structure pathologique, elle renvoie aussi à
un rapport, celui du lecteur à ce qu'il reçoit comme inassimilable ou insupportable
dans l'oeuvre.
Cette folie des écrits de Céline ne saurait de toute façon être réduite à
une thématique, même privilégiée, ou à l'expression de fantasmes de
l'artiste ou de ses commentateurs. Le délire, avatar majeur de cette folie,
est d'abord une stratégie de création, une poétique. Chez Céline, écrivain
mais aussi médecin, la folie et son écriture se produisent sur le mode de la
simulation et du jeu. En ce sens, la reconstitution de sa culture médicale
et psychanalytique, la détermination de la manière dont cette culture,
notamment à travers les figures de l'hystérie, structure son imaginaire,
permettent de préciser un portrait de l'artiste en psychiatre où le discours
de la folie ne définit pas une pathologie mais, littéralement, la mise en oeuvre
du processus créateur.
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