« En effet, elle amenait des hommes dans sa chambre parce qu'elle
avait besoin d'eux, de l'illusion souterraine contenue dans les paroles
qu'ils lui disaient, de l'aigreur de leurs peaux huileuses, de leur présence
passagère qui remplissait le hamac de caresses, dans un moment de
tendresse. Mais il était nécessaire de continuer à survivre, de croire à
quelque chose [...] Elle poursuivrait dans la foule jusqu'à l'épuisement.
Plongée dans l'observation des visages variés, quelqu'un lui a peloté
les fesses. Elle a pressenti les regards malicieux, qui dardaient sur
elle, et à ce moment, elle n'a pas résisté aux larmes. Elle a cherché
dans ces visages le témoignage collectif d'un complice. On peut même
en douter. Mais ces dernières années, par exemple, elle n'en a pas
trouvé ; aucun. Néanmoins, pendant un moment, elle a seulement
éprouvé l'hypothèse de faire bouger ses forces, celles qui lui restent
après cette chaleur étouffante, celles d'une quête interminable. C'est
ainsi qu'elle s'est aperçue de l'inutilité de tout. Quand elle s'est trouvée
à nouveau dans la rue, courant sans but précis ».
« J'ai des projets, comme d'autres auteurs. On peut dire que je ne
suis pas le seul. J'ai l'ambition d'être lu. Discuté. Et cela, surtout pour
rendre plus intense le témoignage critique d'une génération. Voilà.
J'écris pour ne pas mourir de silence ».
Ce qui reste des morts, Polibio Alves
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