Né à Plouguernevel en 1912 dans une famille de cultivateurs
bretons, enfant surdoué, Armand Robin obtient une bourse
pour préparer l'École normale supérieure à Paris. Ce polyglotte
frénétique fut poète, critique, mais aussi un traducteur de génie.
On a retrouvé des textes traduits de vingt-deux langues.
Fasciné très jeune par le communisme, il se rend en U.R.S.S.
en 1933. Ce voyage est un désenchantement total qui le conduit,
avant Gide, à dénoncer le stalinisme, puis à adhérer à la
fédération anarchiste. Poète «indésirable» s'il en fût, Armand
Robin est avant tout un esprit libre, réfractaire, un «étrange
étranger» venant de la solitude.
La fin est tragique. Arrêté pour désordre sur la voie publique, il
décède brusquement, et de manière pour le moins suspecte.
Son corps est retrouvé inanimé à l'infirmerie spéciale du Dépôt
le 30 mars 1961. À l'âge de 49 ans, Armand Robin, le poète
qui a cherché, libre et fou, «les dialectes où l'homme n'était
pas dompté», le traducteur prodigieux qui souhaitait que la
traduction soit «création totale et fidélité totale», comme il
le disait à son ami Paulhan, est mort, laissant derrière lui une
oeuvre magnifique.
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