Le 5 septembre 1914, le poète français Charles Péguy s'effondre à la tête de ses hommes
aux premiers jours de la bataille de l'Ourcq, touché - dit-on - d'une balle au front.
Quelques semaines plus tard, le 30 octobre, Ernst Stadler, Allemand né à Colmar,
poète et traducteur de Péguy, est tué dans les Flandres par un obus anglais. Enfin, le
4 novembre 1918, quelques jours avant l'armistice, le poète anglais Wilfred Owen est
mortellement touché près d'Ors, dans le nord de la France.
Ces trois poètes européens ne partagèrent pas seulement un même destin funeste :
ils étaient aussi habités par la même volonté de restituer, par tous les moyens de leur
art, le sens profond de l'époque troublée qui fut la leur. Se peut-il, dès lors - si, comme
l'écrivait Rimbaud, le poète est voyant -, que l'on trouve dans leurs oeuvres, et dans le
dialogue secret qu'elles esquissent, quelques clefs qui permettraient, cent ans plus tard,
de mieux comprendre l'événement inouï que fut la Grande Guerre ? Ou faut-il craindre
avec le poète que quelque chose de l'horreur absurde qui fit la singularité de cette
guerre nous demeure à jamais incompréhensible et que les portes du Ciel, refermées
sur «les morts en allés», soient désormais «closes de chaînes» ?
L'exposition 1914, la mort des poètes est le dernier volet du cycle Guerre et archives qui
réunit les expositions imaginées par les Archives littéraires allemandes de Marbach,
la Bibliothèque bodléienne d'Oxford et la Bibliothèque nationale et universitaire de
Strasbourg pour commémorer le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
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