Viva la merda ! est un road-movie scatologique auquel rien ne résiste.
Ceux qui voudraient y voir une dénonciation en bonne et due forme
se trompent : ce musicien-bricoleur, qui fait tout avec trois fois rien, se
fout de la littérature et du style. Costes, c'est la littérature sans qualité, au
sens fort : c'est un «film» qui échoit et échoue dans des mots. La langue
de Costes ne chante pas ; elle vagabonde, pauvre et libre, loin du verbe
domestiqué et gentiment exubérant. Un livre absolument impraticable, au
service de rien et à l'usage de personne. Dénoncer ? Costes ne dénonce
pas : il enduit et déduit jusqu'au bout... de sorte que ce qui n'avait pas
d'odeur... retourne à cette absence d'odeur. C'est un livre-détour, un livredétournement,
un livre-pour-rien.
Cet anti-Prométhée sent plus la merde que le soufre, en refusant
de donner le feu qu'il dérobe. Les «innocentes victimes» de son jeu de
massacre se sentiront-elles offusquées ? Viva la merda ! rappelle qu'il n'y
a d'innocence qu'auto-proclamée et se fout du propre, du décent, du
«respect» - soit de l'extension du copyright à tout ce qui est Vivant et
protégé (enfant, handicapé, «minorités» ethniques et religieuses, etc.).
Viva la merda ! résiste non seulement à l'interprétation mais aussi à la
lecture, si on entend par là toute tentative de correction et de récupération.
Pas la peine d'y chercher non plus une cacaphysique, Viva la merda ! n'est
ni beau, ni édifiant, ni divertissant. C'est de la merde.
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