
Une silhouette montée sur un coursier se détache au loin
sur le versant d'une colline. C'est une fille, elle est à la tête d'un
groupe de cinq guerriers, à cheval eux aussi. Ainsi commence
le second roman de Marc Graciano, hymne à la beauté de la
nature sauvage et idyllique où l'on sent très vite que tout peut
basculer car la cruauté des hommes, elle, sera sans limites.
«La fille était de taille moyenne et elle était fluette et elle
était d'une extraordinaire souplesse si bien que les jambes laxes
de la fille, quand la fille chevauchait son coursier, épousaient
tellement les flancs du coursier qu'elles se confondaient avec
eux et qu'il semblait n'y avoir point de frontière entre la fille et
son coursier et que la fille était reliée au dos du coursier par un
contact ininterrompu, et le bassin de la fille était régulièrement
projeté vers l'avant, comme si la fille avait tracté son bassin avec
la main accrochée à la crinière échevelée du coursier mais son
bassin, en vérité, était projeté spontanément et machinalement,
comme mû par une action indépendante de la fille, et la fille
chevauchait avec une telle adresse qu'elle semblait n'utiliser, de
surcroît à l'absence de bride et de rênes, ni les jambes ni la voix
et diriger son coursier par le seul déplacement de la surface
de jonction de son corps avec celui du coursier ou par le seul
mouvement de sa volonté qui eût été reliée à celle du coursier
par une liaison invisible mais indéfectible.»
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