
Où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, les hommes tracent
des lignes : marcher, écrire, dessiner ou tisser sont des activités
où les lignes sont omniprésentes, au même titre que
l'usage de la voix, des mains ou des pieds. Dans Une brève
histoire des lignes, l'anthropologue anglais Tim Ingold pose
les fondements de ce que pourrait être une «anthropologie
comparée de la ligne» - et, au-delà, une véritable anthropologie
du graphisme. Etayé par de nombreux cas de figure
(des pistes chantées des Aborigènes australiens aux routes
romaines, de la calligraphie chinoise à l'alphabet imprimé,
des tissus amérindiens à l'architecture contemporaine),
l'ouvrage analyse la production et l'existence des lignes dans
l'activité humaine quotidienne. Tim Ingold divise ces lignes
en deux genres - les traces et les fils - avant de montrer que
l'un et l'autre peuvent fusionner ou se transformer en surfaces
et en motifs. Selon lui, l'Occident a progressivement
changé le cours de la ligne, celle-ci perdant peu à peu le lien
qui l'unissait au geste et à sa trace pour tendre finalement
vers l'idéal de la modernité : la ligne droite. Cet ouvrage
s'adresse autant à ceux qui tracent des lignes en travaillant
(typographes, architectes, musiciens, cartographes) qu'aux
calligraphes et aux marcheurs - eux qui n'en finissent jamais
de tracer des lignes car quel que soit l'endroit où l'on va, on
peut toujours aller plus loin.
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