
C'est à coups de h que Jacques Lacan espérait en finir avec
l'ontologie fondamentale. Mais, comme les armes, les jeux de mots
se retournent. C'est ainsi que Jean-Paul Sartre écrira, à sa manière,
une véritable hontologie, pour l'inscrire, plus que jamais, au coeur
de «l'antique question de l'être».
Hontologie, le calembour n'est pas gratuit ! Cette lecture inédite
de Sartre répondrait aux objectifs qu'elle s'est fixés si nous
parvenions à montrer que la honte est un élément moteur dans son
oeuvre, un fil conducteur qui relie l'ontologie, la morale et
l'esthétique, un lien qui se noue et se resserre, rendant le démêlage
difficile autant que nécessaire. L'opération est d'autant plus
importante que c'est sur ce sentiment de honte que divergent
radicalement les philosophies de Sartre et Levinas, deux des tout
grands penseurs de la responsabilité au XXe siècle.
Sartre a encore bien des choses à nous dire après ce que Dominique
Janicaud à dénoncé comme le tournant théologique de la
phénoménologie française. Mais comment l'existentialiste français
peut-il fonder sa morale sur la honte sans récrire une philosophie
du ressentiment ? C'est la question à laquelle nous tentons de
répondre ici.
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