
À une époque où la littérature de jeunesse est un domaine de
création fertile et un secteur économique rentable, les représentations
croisées entre la France, l'Angleterre et les États-Unis
contribuent au succès des catalogues des éditeurs pour la jeunesse
de part et d'autre de la Manche et de l'Atlantique. Sous les
traits de la France révolutionnaire, de l'Angleterre figée dans
une églogue hors du temps ou de l'Amérique égalitariste et
terriblement inégalitaire, le pays étranger est, d'une littérature
à l'autre, le révélateur d'une identité nationale sublimée. Repli
identitaire et clôture frileuse sur la nation ne sont pourtant
pas le dernier mot des romans pour la jeunesse des années
1860 à 1914.
Cet ouvrage examine comment les romanciers pour la jeunesse,
français, anglais et américains construisent, entre la
guerre de Sécession et la guerre de 14, par le biais d'un genre
accueillant au fantasme, une utopie internationale plus ou
moins précise selon les textes et les pays. Il analyse aussi les
enjeux de ce triangle idéal dessiné par les trois nations : conviction
optimiste d'une téléologie orientée vers le progrès et la
concorde universelle, espoir d'une entente sur la confiscation
de la terre dans un contexte impérialiste, ou encore, du point
de vue français, démenti fictionnel à l'angoisse d'une décadence
nationale et d'une possible exclusion des peuples et des
races élus.
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