Pygmalion est la plus forte et la plus conséquente des
innovations musicales de Rousseau : un mélodrame, où les
soliloques du personnage sont séparés par de la musique
orchestrale.
Quatre ans après la création parisienne du Pygmalion,
Guillemain ose mettre cette oeuvre exigeante à portée du
théâtre de boulevard en imaginant son avatar burlesque.
Dans sa parodie, il substitue Arlequin au légendaire
sculpteur des Métamorphoses d'Ovide dont s'était inspiré
Rousseau.
Tandis que Pygmalion sombre dans la folie en devenant
amoureux de sa resplendissante statue Galatée, celle qui
inspire l'amour à Arlequin n'est qu'une poupée, tirée d'une
vieille armoire du fond de sa boutique, qui occasionne les
minauderies les plus comiques.
En rapprochant ces deux oeuvres soeurs, Pauline Beaucé,
à qui on doit la redécouverte d'Arlequin marchand de
poupées ou le Pygmalion moderne, confronte niveaux
populaire et classique de la langue musico-théâtrale, dans
la grande tradition parodique, pratique caractéristique du
spectacle musical populaire parisien au XVIIIe siècle.
Claude Dauphin,
musicologue
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