À rebours des présupposés réduisant le rap à
son image contestataire, ce dossier s'attache à dépasser
l'idée d'une simple dichotomie entre résistance et allégeance
dans les relations que les artistes entretiennent avec le
politique. En mobilisant la notion de polyphonie, il s'agit
de comprendre les multiples ressorts stratégiques dont les
rappeurs usent pour négocier une marge d'individuation
et d'émancipation dans des espaces verrouillés. Les
contributions se penchent sur des scènes rap jusqu'à présent
peu documentées (Angola, Cameroun, Kenya, Ouganda,
Tunisie) et mettent en évidence les modes pluriels d'imbrication
et d'adaptation de ce genre musical en Afrique, en
fonction des situations politiques de différents États ou de
moments historiques particuliers. Par l'entrée rap, on accède
alors à une compréhension plus vaste de processus de
renouvellement, de transformation ou de déclin des régimes
politiques concernés, ainsi que des modes d'agencéité
mobilisés par la génération hip-hop africaine.
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