Le différent entre "platoniciens" et "aristotéliciens" qui se profile derrière la montée tardive de l'aristotélisme, scelle et dissimule rétroactivement un déplacement, voire une perte de significations tissées au sein de l'Ancienne Académie. Ces modifications conceptuelles autour des Idées, de l'âme, des genres, des principes premiers et d'autres thématiques encore, amorcées dès l'origine au nom d'une meilleure consistance, recèlent une portée ontologique et affectent le problème du sens. Replacé dans le contexte du rapport entre Platon et Aristote, ce différend renvoie à l'incompréhension vers laquelle on refoule ces penseurs depuis cette époque, en considérant Platon comme la référence "idéaliste" de la philosophie moderne, et Aristote comme un penseur figé ou dogmatique. N'y-a-t-il plus rien à dire au-delà de cet anachronisme? L'amalgame qui s'exprime à travers un syncrétisme diffus et généralisé semble pourtant avoir forgé la forme - l'idiome - de philosopher que nous connaissons. C'est pourquoi, quoiqu'il recoupe souvent des matériaux apparentés, le différend relève, pour tous les problèmes en jeu, de deux visions de la philosophie.
C'est le sens de ce débat qui oppose ces deux univers philosophiques que le présent recueil cherche à rétablir. Cette tâche est-elle encore possible aujourd'hui? Seule une multiplicité de points de vue et leur croisement pourrait tenir lieu de "réponse" à cette question, en contribuant à éclairer le dialectique et son rapport à la métaphysique et au sens.
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