
En mars 1998, Marie-Nelly Denon apprend que son
époux, Marlin, originaire des Antilles, est atteint d'un
cancer qui ne lui laisse que très peu de semaines à vivre.
C'était au cours de la campagne politique des élections
Régionales ; Marie-Nelly était à l'époque engagée sur l'une
des listes en présence. Alors commence la course contre la
mort de l'être cher. Ne rien laisser paraître ni devant les
uns (les tiers) ni devant l'Autre (l'époux).
Marlin Denon était l'homme des extrêmes, plus
qu'humain dans sa générosité, moins qu'humain dans ses
accès de violence. Un homme fier qui préférait tituber de
fatigue en rentrant de l'hôpital, après avoir subi des soins
pénibles, plutôt que de demander de l'aide à quiconque. Un
homme, intransigeant dans son honnêteté et sa vertu.
Le tam-tam qui rythme ces Lettres est le douloureux
battement du coeur de Nelly, dont chacune des phrases
évoque cet homme. C'est le vide dans un monde sans
saveur, dans une vie qu'il faut finir d'user, sans joie, et
avec lassitude.
Querelles d'avant, querelles d'après, dire sa colère, vomir
sa douleur, quêter des réponses à des interrogations
insolubles issues du passé, tenter une illusoire délivrance,
accepter : faire le deuil.
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