Siècle difficile, mais riche de promesses, que le XIXe siècle grec. Fin de la domination ottomane pour le Péloponnèse et la Grèce centrale, mais la question des Grecs restés en dehors des frontières de l'Etat reste entière. Création d'un pays auquel il faut donner ses fondements politiques, son armature juridique, sa cohésion sociale, son développement économique. Renaissance enfin d'un peuple auquel il faut raconter son histoire : connaissant d'où il vient, il saura où il va.
Paul Calligas traverse ce siècle. Né en même temps que la Société des Amis qui devait orchestrer la révolte contre les Ottomans, témoin actif dans ses dernières années de l'ouverture du Canal de Corinthe, marquant le développement économique et l'européanisation de la Grèce, il joue un rôle central dans la mise en place du nouvel Etat : Constitution, Code civil, Cour de Cassation, Banque Nationale, Université - tout ce qui devait donner des fondements durables à la société grecque.
De culture française acquise en milieu calviniste, formé dans les universités allemandes, il participe largement, par ses écrits et son action, à la diffusion des idées libérales en Grèce. Il mène aussi une réflexion qui ne cesse d'être d'actualité : comment organiser et donner son identité à un peuple longtemps asservi, et qui vient de recouvrer sa liberté ?
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