Depuis la fin du dix-neuvième siècle, les succès et l'influence de la science
physique ont amené certains économistes néoclassiques, dont Léon Walras, à établir
une analogie entre la science physique et la science économique. Cette analogie a
ouvert la voie à des auteurs, venus pour la plupart des sciences de la nature, qui ont
tenté d'appliquer la méthode de la science physique (méthode hypothético-déductive,
expérimentale, et démonstrations par l'emploi des mathématiques) à
l'élaboration des théories économiques et à leur vérification. Ces auteurs pensent
que les théories ainsi établies peuvent être confirmées ou réfutées par l'expérience
et leur démarche est confortée par certains philosophes tels que Popper.
Élie Sadigh et Régis Rémond démontrent que cette démarche n'a pas été
bénéfique, qu'elle n'a pas favorisé l'évolution de la recherche en science
économique, qu'elle l'a égarée. Ils démontrent qu'il n'est nul besoin d'hypothèses
pour établir les théories économiques et que les vérifications par l'expérience ne
permettent pas de savoir si les théories économiques déduites des hypothèses ont un
fondement rationnel ou si elles ont un objectif partisan visant à défendre et à
justifier les intérêts de certaines catégories.
Les auteurs démontrent que l'économie a des principes qui peuvent et doivent
être établis par une analyse rationnelle, que de ces principes découlent logiquement
des règles dont le respect garantit le fonctionnement harmonieux de l'économie,
c'est-à-dire ne fait apparaître ni gagnants ni perdants, et écarte les causes du
dysfonctionnement de l'économie, dont le chômage est l'une des manifestations. Ils
démontrent que seul un raisonnement rigoureux, mené dans le respect de l'éthique
scientifique, sans esprit partisan ni idéologique, permet d'établir les théories pures
de l'économie.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.