
Retiré dans un village de la Beauce, le narrateur écrit à un ami
qu'il n'a pas revu depuis quinze ans. Dans cette lettre peu conventionnelle,
il lui confie ses colères, ses rires et son scepticisme vis-à-vis
des valeurs artificielles d'une société où personne n'est jamais
content, où chacun veut tout et son contraire, faute de comprendre
qu'il n'y a pas de vie idéale, seulement des arrangements.
«Quant à l'ambition, puisque j'en parle, je ne veux pas la dénigrer.
Depuis toujours, c'est le moteur de tout ce qui fait bouger
le monde. Je remercie les ambitieux de s'occuper du monde à
ma place. Ils prennent tous les risques, mais leurs récompenses -
l'argent, le pouvoir, la fierté d'avoir réalisé quelque chose de positif
- ne me paraissent pas suffisantes pour compenser l'aliénation du
sentiment intérieur.»
Ce moraliste sans catéchisme aime Baudelaire, Georges Perros,
Jean-Claude Pirotte, écrivains qui ont, comme lui, un sentiment mélancolique
de l'existence. Son goût pour les idées paradoxales, les
apories psychologiques et les traits d'ironie donne à sa lettre le
piquant d'un pamphlet et la nonchalance d'un art discret de vivre.
Romancier à ses heures, mais surtout essayiste et philosophe,
Georges Picard écrit de petits livres étourdissants par la souplesse
et la fermeté de leur style et par la subtilité de leurs analyses de
«l'humaine condition». Son oeuvre fine et lumineuse, publiée aux
Éditions Corti, s'inscrit dans la grande tradition des essayistes dans
le sillage de Montaigne.
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