Dans ce requiem pour le siècle passé, roman protéiforme,
kaléidoscopique, picaresque, "poupée gigogne", Vassili Axionov
réunit des séquences narratives, des nouvelles, des petites
pièces, des carnets intimes, des poésies et une foule de
personnages, jusqu'à des proches, tous emportés dans le
maelström de l'Histoire. Au centre de ce poème, ainsi que
Gogol qualifiait ses Ames mortes, les tribulations entre les
Etats-Unis et la Russie des deux protagonistes principaux
- un jeune "nouveau russe" des années quatre-vingt-dix, ex-dissident,
et un écrivain de renom vieillissant dont les débuts
datent des années soixante. Comme il se doit, l'écrivain, Stass
Vaccino, écrit, et le "nouveau riche/russe", Slava Gorélik,
s'enrichit jusqu'à s'offrir des clones de lui et de sa compagne.
Situé souvent dans un cadre américain mais aussi dans les
îles Koukou, qui ne dépayseront pas les lecteurs de L'Ile de
Crimée, ce roman à la tonalité boulgakovienne ne craint pas
d'affronter les fameuses "questions maudites" : Dieu, l'amour
éternel, la cruauté des hommes...
Ouvertement autobiographique, Lumineuse césarienne rend
hommage à ces générations de Russes qui, tout au long du
siècle, ont peu ou prou payé un lourd tribut à l'utopie
totalitaire.
Ce magnum opus, tout en explorant les sentiers de la création,
donnée à voir par un emblématique Picasso, se veut,
"tous contes faits", une défense et illustration de l'art romanesque,
d'un roman pour le XXIe siècle.
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