Il faut se réjouir de la publication de l'ensemble des articles les plus importants que Bernard Rousset (1929-1997) a consacrés à Spinoza. Elle complète heureusement une série de travaux majeurs commencée avec La perspective finale de l'Ethique et le problème de la cohérence du spinozisme : l'autonomie comme salut (Paris, Vrin, 1968, ouvrage épuisé dont la réédition serait la bienvenue), poursuivie avec la magistrale édition avec commentaire du Traité de la réforme de l'entendement (Paris, Vrin, 1992), et, plus récemment, par des études dédiées à la situation de Spinoza par rapport à Descartes et ses contemporains, Spinoza lecteur des «Objections» faites aux «Méditations» de Descartes et de ses réponses (Paris, Kimé, 1996), et Geulincx entre Descartes et Spinoza (Paris, Vrin, 1999). Ces études confirment la place que Bernard Rousset occupe dans la grande tradition des commentateurs français de Spinoza, de Victor Delbos (dont il partage les auteurs de prédilection, Kant et Spinoza) à Alexandre Matheron, et de Martial Guéroult à Gilles Deleuze.
André Tosel
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