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La « Nation européenne » fut-elle, au XVIIIe siècle, sur le point de naître ? De l’abbé de Saint-Pierre à Kant les projets d’unification se multiplient, raillés par les « réalistes ». Sur quels obstacles se brisa un idéal généreusement inspiré des « lumières » ? Voilà qui intéresse l’homme de notre temps. Fondée sur une absence de structures baptisée « équilibre », l’unité de cette Europe n’est rien d’autre que celle d’une culture. Elle se matérialise dans la circulation des livres et des personnes. L’historien la saisit en l’institution du « grand tour », ce cycle d’enseignement supérieur par le voyage, à l’usage des personnes de qualité. Aussi le livre de René Pomeau suit-il d’abord le mouvement d’un grand tour d’Europe. Il s’informe auprès de la littérature des voyageurs, si abondante alors, dont la documentation savoureuse n’a pas été jusqu’ici suffisamment utilisée. Les premiers chapitres prennent donc résolument le parti de l’anecdote. Par là, se restitue l’esprit d’une époque. Philosophie et sensibilité définissent conjointement l’unité morale de l’Europe. Cette Europe des lumières se réduit à la société des « honnêtes gens », communiant dans les mêmes rites de politesse, s’accordant pour parler le français, n’ayant point oublié l’italien, commençant à apprendre l’anglais. Fragile Europe. Les couches profondes des populations demeurent peu touchées des lumières. Les bourgeoisies d’esprit nouveau, qui s’entendent à accorder leur idéal avec leurs intérêts, raniment l’amour de la patrie. Le « despotisme éclairé » des États adapte la « philosophie » aux fins de leurs politiques de puissance : de l’Europe des lumières procède l’Europe divisée des nations. Mais à travers l’ère des nationalités l’idée européenne survivra — une idée d’avenir.