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La rumeur est généralement saisie comme une parole dévoyée. Et, par suite, comme une parole dangereuse : une information circule, que personne ne contrôle et avec elle se propagent l’angoisse, la panique ou la haine. Un esprit non moins dévoyé pourrait prétendre, tout aussi dangereusement, que la rumeur ne provoque jamais rien, qu’elle a pour seul effet de révéler ce qui existait déjà et, pour tout dire, qu’on la charge de péchés qui ne sont pas les siens. Car, on en conviendra, ce ne sont pas les rumeurs qui dissolvent les armées, créent l’antisémitisme ou déterminent les révolutions. Pas plus que ce n’est la fièvre qui entraîne la grippe ou l’ébullition une augmentation de chaleur. Symptômes et non pas agents, les rumeurs sont la fumée qui suggère l’existence du feu et non l’allumette qui déclenche l’incendie. Mais le feu ne gît pas où l’on croit. Il n’est pas dans la vérité possible des énoncés qui se propagent, il n’est pas dans l’adhésion aveugle ni dans les comportements qui la suivent. Ailleurs. Et il faudrait sans doute, pour qu’une étude naturelle de la pensée devienne enfin possible, que les sciences sociales renoncent à s’épuiser dans la fabrication de masques et de simulacres ; qu’elles reconnaissent au contraire l’existence et la portée de toutes les formes de pensée qui signent l’existence pratique de l’homme. Car ces formes négligées viennent inlassablement renverser les illusions simplificatrices du technicien, les constructions fragiles du théoricien, les certitudes tranquilles de chacun : véritable ennemi de l’intérieur, animal que l’on pensait domestiqué et que l’on retrouve sauvage.