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Quel sort la Révolution a réservé aux enfants abandonnés qu'on exposait dans la boëtte à la porte de l'hopital ?
Sont-ils comme sous l'Ancien Régime le fruit de l'illégitimité et de la misére ? Meurent-ils toujours presque tous ?
Les docteurs Bernard Allemandou et Jean-Jacques Le Pennec poursuivant leurs recherches sur l'histoire de l'aide sociale à l'enfance nous font découvrir à partir de documents d'archives jusqu'alors inexploités une réalité méconnue de notre histoire sociale.
Ils montrent comment la crise politique va affecter l'institution hospitalière avec la laïcisation des personnels et la mise sous tutelle municipale de son administration. Mais aussi comment la crise économique et sociale avec la crise des subsistances se traduit par une misère accrue du peuple et par une augmentation des abandons et des expositions. L'hôpital ne répond plus à sa mission : il ne trouve plus de nourrices pour placer les enfants à la campagne car elles n'acceptent plus les salaires proposés.
Ces auteurs mettent en évidence que la crise est aussi une crise idéologique : les révolutionnaires refusent que l'opprobre de bâtardise pèse sur ces enfants. Convaincus que la misère est la cause principale des abandons, ils considèrent désormais ces enfants comme des enfants de la Patrie, comme des orphelins adoptables. Et pour prévenir leur exposition, à Bordeaux, ils créent un hospice de la maternité pour venir en aide aux «pauvres filles mères».
Finalement ils défendent la thèse que le terme le plus approprié pour rendre compte des processus qui ont affecté l'aide sociale à l'enfance est celui de révolution des mentalités.
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