
Faisant fond sur la brutalité naturelle imputée aux siècles médiévaux et sur le postulat, jamais démontré, que les justices du temps ne pouvaient exercer un contrôle social efficace, l'historiographie ancienne a longtemps admis pour axiome l'absence d'éthique professionnelle des agents du pouvoir. Ce livre s'attache à montrer comment, au-delà des lieux communs de la littérature politique, le comportement des officiers apparaît justement comme une préoccupation permanente du pouvoir royal comme du publie.
Les archives judiciaires centrales du royaume (registres du Parlement de Paris et lettres de grâce délivrées par la Chancellerie) permettent de reconstituer des milliers d'affaires où les officiers peuvent se présenter comme accusés - d'abus de pouvoir, de corruption, de violences... - mais aussi comme victimes des réactions de leurs administrés : injures, rébellions, meurtres...
Les fonctions officielles et les statuts sociaux des acteurs de ces conflits, les circonstances dans lesquelles ils agissent et les mobiles qu'ils donnent à leurs actes, mis en regard des différentes incriminations, dessinent les contours d'un contentieux spécifique, politique puisqu'il résulte de l'actualisation des pouvoirs. Quant à la répression mise en oeuvre par le pouvoir d'État, elle n'est ni laxiste ni terroriste mais procède, au contraire, d'une activité judiciaire pragmatique et réfléchie.
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