Port-au-Prince. Une famille négocie sa survie au jour le
jour : il est maître pelle sur un chantier ; elle est repasseuse
chez les messieurs célibataires du quartier, n'hésitant pas à
se donner à eux car sinon «la chaudière ne monterait pas le
feu». Cinq enfants. Leur fille aînée, Babette, adolescente, est
leur seul espoir : elle a son brevet, et sa beauté leur offrira un
gendre riche. Sa mère la rêve en Shakira.
Un certain M. Erickson se présente un jour, bien plus âgé
qu'elle, généreux pour la famille qu'il installe dans une confortable
maison. Mais qui est-il réellement, cet homme mystérieux
aux trois maîtresses, vivant dans le luxe, entouré de gardes du
corps ? Pourquoi métamorphose-t-il Babette en blonde au point
que le quartier la nomme dorénavant la Barbie d'Erickson ?
Sa mère constate, désolée : «Ma fille n'est plus ma fille». En
«putanisant» Babette, ses parents semblent s'être engagés sur
une voie aux multiples périls, dont ils pressentent avec effroi
qu'elle est sans retour.
Dans Les brasseurs de la ville, épopée à travers les quartiers
pauvres de Port-au-Prince, chaque personnage invente
ses propres pas pour danser avec sa croix. Evains Wêche signe
un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du
peuple haïtien contre la déchéance et la mort, un peuple qui
brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s'entremêlent
des histoires de courage, d'amour et de folie.
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