Le 'Sanctuaire' est le rendez-vous concrétisé de la lâcheté, de la
stupidité, de la brutalité humaines portées à leur comble par la
répression aveugle d'une dictature, et dont portent témoignage les
cellules 'mabosu' maculées des «miasmes des chairs et de sang
fétide»... Ce lieu maudit atteste également la volonté du condamné
d'y survivre malgré tout en revendiquant son humanité. Il restitue la
mémoire de ses milliers de victimes privées de sépulture tels
Célestin Bizimana ou l'enfant Bende Talasue :
«Naufragé de la République surfe sur les pics des vagues / sur
les rivages du monde débarquer les reliefs indécents (...) la lie de
bouse récurée avec la langue au fond des kraals un jour doigtés
universellement les sanglots asséchés»
«Sous la peau glabre et délavée à l'excès de température /
l'articulation ostensible des os dénombrés au moindre mouvement
déclenche des craquements morbides dans les oreilles ébranlées
d'hystérie (...) sorti clandestinement du merdier on ne sut jamais
quand le petit déporté de l'Equateur a souri pleuré ou ri»
La familiarité de l'auteur avec l'art oral luba est évidente, et
singulièrement avec les hymnes du Météore dont il a vécu le destin
parmi ses compagnons d'infortune.
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