L'Allemagne a construit sa culture littéraire et politique propre en
invoquant une relation privilégiée avec la Grèce antique : les noms
de Winckelmann, de Goethe ou de Wilhelm von Humboldt suffisent
à le rappeler. L'une des conséquences de cette idée de parenté
spirituelle fut l'engagement en faveur d'une nation grecque
indépendante. Cette évolution est indissociable d'un contexte
plus large : le mouvement philhellène des années 1820 fut l'un
des premiers mouvements d'opinion d'ampleur européenne, et il
ne peut être compris que si l'on prend en compte l'engouement
renouvelé pour la Grèce antique depuis le milieu du XVIIIe siècle.
Le recours aux références grecques antiques pour constituer une
culture spécifiquement allemande s'opéra largement dans le dialogue
et l'opposition avec la France. En étudiant les formes d'instrumentalisation
des références grecques antiques en France et en
Allemagne, puis en analysant trois cas de collaboration philhellène
(Hase, Thiersch, Fauriel) impliquant des hommes de lettres
français, allemands et grecs, ce livre propose un éclairage nouveau
sur la représentation de l'amitié entre les peuples qui contribua à
la fois à l'affirmation de nationalités distinctes et à la définition de
l'idée de civilisation européenne commune.
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