Les mouvements de protestation contre les régimes autoritaires qui s'élèvent
dans tous les pays arabes donnent à voir un autre visage des mondes arabes
jusqu'ici nié dans un amas de clichés nauséabonds. De l'inadéquation supposée
entre islam et démocratie, au besoin inventé des peuples arabes d'être dirigés
par un leader, ces stéréotypes sont aujourd'hui visiblement balayés par des processus
qui ont en réalité mûri depuis le mouvement de la Nahda au XIXe siècle.
Si la métaphore du «printemps arabe» renvoie justement à cette idée d'une
renaissance, elle cantonne aussi, le temps d'une saison, un mouvement qui
promet de s'étendre sur un temps long. Aussi, parler de «printemps arabe»
pour qualifier cette lame de fond semble quelque peu inapproprié. D'autant
qu'il ne saurait y avoir un «printemps arabe», mais des «printemps arabes» protéiformes,
tributaires de particularismes historiques, de systèmes politiques, de
tissus sociaux propres à chacun des pays. D'ailleurs les «printemps arabes»
sont loin de n'être qu'arabes... et montrent, à ceux qui en douteraient encore,
que le peuple est un acteur politique, économique et social à part entière.
Comment s'est construite cette prise de conscience et sur quels particularismes
repose-t-elle ?
En abordant ce phénomène dans ces aspects juridiques, historiques, politiques,
économiques et sociaux, ce cahier - qui s'inscrit dans une série de
trois opus consacrée aux révolutions arabes - propose quelques études de cas
réalisées à chaud.
Qu'elles soient entamées, maîtrisées, ou figées, ces révolutions promettent,
avec des temporalités et selon des modalités différentes, des bouleversements
structurels majeurs que tous doivent désormais intégrer dans leur appréhension
de la région. Le Moyen-Orient, jusqu'ici perçu comme une région sclérosée, est
bel et bien en marche...
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