Le désir de guerre

Le désir de guerre

Paysan béarnais, le grand-père de Frédéric Roux n'était pas « du genre qu'il faut perpétuellement rappeler à l'ordre. Il a toujours obéi, même quand on ne le lui demandait pas, c'est ce qui qualifie le mieux l'espèce la plus ordinaire : l'anonyme. Il était de l'étoffe dont on fait les héros : grossière ». « Maladroit comme un cochon », il est revenu de la Grande Guerre avec une jambe en moins.

Cinquante ans après sa mort, son petit-fils ressuscite la figure de ce discret dont on a gardé la prothèse de bois dans la remise, trace dérisoire d'une guerre monstrueuse et « logique » que les hommes ont tant voulue. Impitoyable dans son analyse de cet absurde désir fait de pulsion de mort, de servitude volontaire et de bourrage de crâne, c'est en mémorialiste intime, contempteur du bellicisme et du pacifisme, qu'il déroule ce concentré de colère et de drôlerie.

Par ces temps de célébrations bruyantes, réetendre la voix de Frédéric Roux s'impose, car c'est la grande Histoire qu'il éclaire de sa propre histoire. Il le fait avec son style, lapidaire et tranchant, et c'est une magnifique réussite.

« Un brillant petit livre. »

- Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur

« Un livre court et brûlant, drôle et tragique. Frédéric Roux se heurte à la guerre, le choc est superbe. »

- Fabrice Lanfranchi, L'Humanité

« Il fustige non seulement les faiseurs de phantasmes sur la grandeur des héroïsmes mais aussi ceux qui s'y laissent entraîner parce que l'instinct de destruction est dans l'homme. Un texte gênant fait souvent une saine lecture. »

- Pierre-Robert Leclercq, Le Monde

« Un mélange de douleur et d'ironie, de compassion et de cynisme. » - Nicolas d'Estienne d'Orves, Le Figaro