
A l'occasion de l'arrivée au gouvernement en 1997 de la «gauche
plurielle», Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports,
ouvre plusieurs chantiers. L'un d'entre eux concerne la remise à plat du
schéma général des formations ; un autre porte sur l'avenir du secteur de
l'éducation populaire.
Le chantier de la formation professionnelle doit faciliter l'essor de
l'emploi dans les champs d'activité concernés, notamment par la
construction d'un ensemble plus homogène, favorisant une plus grande
diversité de parcours de formations. Il est techniquement structuré par
un dispositif de concertation avec les partenaires sociaux qui en fonde sa
légitimité et une ingénierie de formation articulée sur la «logique compétence».
Quant à celui sur l'avenir de l'éducation populaire, le ministère propose
à l'ensemble des acteurs qui se sentent concernés par cette question
d'engager un large débat permettant de réinterroger les pratiques
associatives et la qualité publique du fonctionnement des administrations.
Une «offre publique de réflexion» est lancée, autour d'une hypothèse
centrale : «le travail de la culture dans la transformation sociale
et politique.»
Curieusement, ces deux chantiers demeureront imperméables l'un à
l'autre. Il ressortira en août 2001 un premier nouveau diplôme, de
niveau IV : le Brevet Professionnel «jeunesse, éducation populaire,
sport». Le courageux projet politique initial de la ministre a finalement
accouché d'une nouvelle qualification qui, malgré son intitulé, semble
bien plus empreinte des exigences de l'ordre mondial néo-libéral que de
celles d'une nécessaire démocratisation sociale et politique de la société
française. En quoi et comment de telles contradictions ont-elles pu se
nouer ? C'est ce que cet ouvrage se propose d'étudier.
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