En l'espace de quelques années, et dans la discrétion la plus totale, s'est opéré un véritable
basculement océanique autour du pivot iranien.
Dépourvue de vision océane large associant la
préservation de l'environnement à celle de l'influence culturelle, l'Europe continentale a laissé
diminuer son influence à la surface des mers. La
France et la Grande-Bretagne, seules, cherchent
encore à maintenir une haute exigence stratégique. Dans le Pacifique, les ambitions navales
des Etats-Unis comme du Japon se sont modérées. L'avance historique prise par les civilisations aventureuses de la Renaissance s'est donc réduite. Cela est d'autant plus paradoxal que la
mer représente l'espace privilégié sur lequel des
puissances démographiquement faibles mais
technologiquement avancées peuvent s'imposer.
Malgré la maritimisation croissante de l'économie,
de nombreux Etats ont continué à tourner le dos à
l'océan, accélérant, du même coup, leur marginalisation. C'est le cas de l'Iran, qui a préféré l'enfermement atomique au rayonnement maritime,
des pays arabes, toujours en quête de stratégie
navale, ou bien de l'Afrique, pillée depuis la mer.
Trois civilisations ont, en revanche, opéré un retournement maritime notable. Le Brésil, l'Inde comme
la Chine se sont lancés à la conquête de la mer.
Miroirs des ambitions géopolitiques, les océans ont
donc connu un véritable basculement. Or, dans
la lutte pour la suprématie, l'archipel océanique
constitué par les Etats-Unis et ses îles alliées, qu'il
s'agisse de la Grande-Bretagne ou du Japon, a de
plus en plus de mal à confiner l'alliance continentale eurasienne de circonstance structurée autour
de la Chine de la Russie et de l'Iran. Appuyée sur
des façades maritimes telles que la Corée du Nord
ou la Syrie, celle-ci effectue aujourd'hui une véritable course à la mer, susceptible de modifier, à
moyen terme, l'ordre même du monde.
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